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ANORGASMIE ET DYSORGASMIE1. QU’EST-CE QUE C’EST ?

 

 

Anorgasmie et Dysorgasmie1. Qu’est-ce que c’est ?

Anorgasmie  et Dysorgasmie
L’anorgasmie désigne l’impossibilité à atteindre l’orgasme et la dysorgasmie, un trouble de l’orgasme.

L’orgasme est une sensation de plaisir intense et transitoire qui crée un état de conscience modifiée accompagné par des contractions involontaires de la musculature périnéale (notamment anale).

L’orgasme s’accompagne généralement d’éjaculation pour un homme et de contractions utérines pour une femme.

Dans la dernière grande enquête sur la sexualité des Français, 7 % des femmes âgées de 18 à 69 ans disaient avoir connu souvent des difficultés d’orgasme au cours des 12 derniers mois, 29 % parfois, 29 % rarement et 35 % jamais. Si l’on ajoute les femmes ayant souvent ou parfois des difficultés d’orgasme, elles apparaissent relativement stables autour de 33 % entre 18 et 49 ans, puis augmentent à 41 % pour les 50-59 ans pour atteindre 50 % des 60-69 ans.

Dans cette enquête, les hommes n’avaient pas été interrogés sur ce point ; toutefois, 91 % des hommes (contre 76 % des femmes) disaient avoir eu un orgasme lors de leur dernier rapport sexuel.

Parmi les troubles de l’orgasme (dysorgasmie), on distingue l’anorgasmie (absence d’orgasme). La dysorgasmie peut être primaire (depuis toujours) ou secondaire (après une période sans difficultés). Elle peut aussi être généralisée (dans toutes les situations) ou situationnelle (dans certaines situations).

Quelqu’un qui parviendrait à l’orgasme dans la masturbation en solitaire mais n’aurait jamais eu d’orgasme avec un ou une partenaire souffrirait ainsi d’anorgasmie situationnelle primaire.

 

 

 

2. Comment cela se passe-t-il ?

Anorgasmie  et Dysorgasmie
Le seuil orgasmique correspond au niveau d’excitation tel qu’une libération de substances chimiques qui se déclenche dans le cerveau et produit la sensation de plaisir extrême qui caractérise l’orgasme.

Pour un homme, les manifestations neurobiologiques sont habituellement contemporaines de l’éjaculation, mais elles peuvent êtres dissociées (éjaculation rétrograde, sexe tantrique, etc.).

Les contractions des muscles du périnée accompagnent l’orgasme et les contractions anales sont d’ailleurs un signe relativement fiable de sa survenue, pour l’homme comme pour la femme.

Le seuil orgasmique d’excitation est très variable et dépend de nombreux paramètres. De façon un peu schématique, on distingue les excitations sensorielles (liées aux différents sens – vue, audition, ouïe, olfaction, goût – mais aussi aux positions et mouvements du corps) et les excitations psychiques (liées aux pensées, fantasmes le cas échéant, émotions). Il est cependant illusoire de prétendre séparer ainsi le corps et l’esprit puisque c’est finalement dans le cerveau que se fait l’intégration des différents systèmes. Le même message sensoriel, par exemple une caresse de la joue d’une pression et d’une température donnée, sera interprété différemment par le cerveau selon qu’il est donné par notre enfant, notre partenaire sexuel ou un inconnu dans un bus ! De façon plus subtile encore, nous percevrons différemment une même stimulation génitale selon notre humeur et notre état de désir.

Les études effectuées avec des hommes et des femmes ayant facilement des orgasmes montrent qu’ils/elles n’hésitent pas à recourir à des images mentales excitantes (impliquant ou non le/la partenaire sexuel(le)) et à des stimulations physiques efficaces pour accroître leur excitation. Encore faut-il définir ce qu’est pour une personne donnée, à un moment donné, une stimulation physique efficace.

Pour une majorité de femmes, il faut, par exemple, noter que la pénétration vaginale est moins efficace pour parvenir à l’orgasme (bien que stimulant le système clitorido-vestibulaire en profondeur) que la stimulation manuelle ou orale du clitoris. Pour d’autres, une pénétration vaginale suffisamment prolongée est le seul moyen d’avoir un orgasme.

Il n’est pas rare non plus de voir des hommes et des femmes incapables d’avoir un orgasme dans la sexualité orale réceptive (recevoir un cunnilingus ou une fellation) ou lorsque l’autre les masturbe, même si l’excitation psychique procurée par ces pratiques sexuelles est intense car l’excitation sensorielle peut être, quant à elle, trop limitée.

Pour d’autres, le « déficit d’excitation sensorielle » est largement compensé par un surcroit d’excitation psychique qui rend l’orgasme aussi (ou plus !) accessible que par la pénétration. La sodomie réceptive (être pénétré(e) analement) est l’exemple classique d’une pratique qui peut conduire à l’orgasme lorsque l’investissement érotique est suffisamment important. Enfin, certaines femmes ont besoin d’une stimulation clitoridienne associée à la pénétration vaginale pour parvenir à l’orgasme lors d’une pénétration.

Certaines zones cérébrales doivent également être désactivées pour atteindre l’orgasme. Les sexologues parlent de « lâcher-prise » pour qualifier cette capacité à se laisser emporter par ses sensations érotiques et franchir le seuil orgasmique.

De nombreuses situations peuvent compliquer le lâcher-prise : anxiété, inconfort, stress, dépression, inquiétude par rapport à l’image du corps ou l’image de soi, manque de confiance dans le/la partenaire, craintes par rapport à l’absence de contraception, à la continence urinaire, à l’apparition de douleurs, etc.

 

 

 

3. Qu’est-ce que je ressens ?

Anorgasmie  et Dysorgasmie
Le plus souvent, on a l’impression de conserver toujours un contrôle sur son corps.

Même lorsque les stimulations érotiques et sexuelles sont fortes et que le plaisir éprouvé est intense, on a l’impression de « buter contre un plafond de verre » et que le lâcher-prise est impossible.

Parfois, on a l’impression que l’on approche du seuil orgasmique, mais des peurs inconscientes ou simplement des pensées négatives (« Je ne vais pas y arriver ») resurgissent et l’excitation redescend. Des images émotionnellement fortes peuvent également bloquer le lâcher-prise (réminiscence d’une agression ou d’abus sexuels, partenaire infidèle…) indispensable à l’orgasme.

Parfois, les difficultés orgasmiques sont liées à un manque de stimulations sensorielles (ou un excès de sensations désagréables, voire douloureuses) excitantes. On sent bien que les sensations sont agréables mais que des stimulations différentes pourraient être plus efficaces encore et l’on n’ose pas en parler à son/sa partenaire. Il se peut aussi que l’on en ait discuté avec l’autre mais qu’il/elle n’en ait pas tenu compte, n’y parvienne pas… ou que cela ait un effet inhibant sur son excitation. Il arrive aussi que l’on ait soi-même des difficultés pour évoquer le sujet et que le/la partenaire soit volontairement laissé(e) dans le brouillard.

Certaines femmes répugnent à avoir une stimulation clitoridienne (par elle ou leur partenaire) lors du rapport sexuel et ne parviennent pas à l’orgasme. Certains hommes ne parviennent à orgasmer que dans certaines positions et pas dans d’autres. Chez les hommes, une difficulté orgasmique peut être masquée par une perte d’érection. Dans d’autres cas, c’est le manque de désir pour l’autre, ou l’impossibilité d’aller vers le type de sexualité qui nous conviendrait qui compliquent l‘excitation.

Enfin, les difficultés orgasmiques peuvent être liées à l’impression d’une obligation de performance (une injonction à jouir) entretenue par l’idée qu’un rapport sexuel doit forcément se conclure par un orgasme de chaque partenaire. Cette pression de performance, que l’on s’impose soi-même ou que l’autre nous impose (en partant d’une bonne intention !), induit une anxiété, qui peut nuire au plaisir sexuel.

 

 

 

4. Quel traitement ?

Anorgasmie  et Dysorgasmie
L’excitation nécessaire pour atteindre le seuil orgasmique repose sur un tryptique : corps, esprit, relation.

Le sexologue ou le sexothérapeute va analyser ces 3 aspects pour repérer d’éventuels obstacles. Les études faites chez les femmes anorgasmiques montrent que les deux partenaires ont tendance à penser que c’est avant tout un problème lié à la femme anorgasmique elle-même. En réalité, il est souvent indispensable d’explorer la façon dont le couple fonctionne sexuellement pour comprendre ce qui empêche ou complique (et ce qui pourrait faciliter !) l’orgasme de la partenaire.

S’agissant des aspects les plus techniques, le sexologue expliquera précisément lors des consultations l’anatomo-physiologie des organes génitaux féminins et masculins ainsi que les différentes techniques de stimulation efficace. Il pourra également proposer des exercices à faire seul ou en couple. Une bonne connaissance de ces bases est souvent utile sans que cela n’enlève la créativité, la fantaisie et la personnalisation nécessaire à l’activité érotique. Pour les femmes qui souffrent d’anorgasmie primaire, la masturbation dirigée pourra être proposée (par exemple, avec un vibromasseur, dans un contexte érotique favorable, avec supports érotiques ou pornographiques adaptés).

Lorsqu’il suspecte un déficit hormonal ou un problème de santé sous-jacent, le médecin sexologue (ou le sexothérapeute ayant un correspondant médecin) proposera d’effectuer des dosages hormonaux.

Le thérapeute explorera nos idées reçues (nous en avons tous) sur la sexualité masculine et féminine, mais aussi notre représentation de la sexualité idéale et celle que nous prêtons à notre partenaire. La latitude que nous nous autorisons (et autorisons à l’autre, consciemment ou inconsciemment) dans les pratiques sexuelles sera clarifiée. Le travail thérapeutique sera différent selon que les difficultés orgasmiques surviennent dans un contexte peu excitant (problème d’ajustement des pratiques sexuels aux désirs profonds, manque de désir sexuel) ou dans un climat d’excitation érotique (problème de « lâcher-prise »).

Lorsque des difficultés liées à l’image du corps sont mises en évidence, le thérapeute pourra définir un programme basé sur la prise de conscience du corps, la relaxation, la respiration, le contrôle musculaire.

Les pensées ou sentiments négatifs feront l’objet d’une restructuration cognitive (thérapies cognitovo-comportementales). Le recours aux supports érotiques ou pornographique (livres, vidéos…) sera envisagé pour les couples utilisant peu (ou pas !) le pouvoir de leur imagination.

Des séances de détente et caresses en couple (Sensate focus) seront proposées aux couples motivés.

Un travail ludique pourra être envisagé avec les couples motivés pour qui le sexe est devenu une activité pesante et anxiogène.

Lors du bilan sexologique du couple (entretien en couple, puis séparément), les univers érotiques des deux partenaires seront explorés en profondeur par le sexologue. L’objectif n’étant pas seulement de faciliter l’orgasme mais d’optimiser le plaisir que procure l’acte sexuel. Certains exercices peuvent être faits seul ou en couple.

Certains hommes ont une dysorgasmie coïtale (difficulté ou impossibilité à avoir un orgasme lors de la pénétration) due au manque de sensations liées à la pénétration parce qu’ils ont développé une technique de masturbation particulière. Dans ce cas, si l’homme aspire à l’orgasme coïtal (ce qui, comme pour sa/son partenaire, n’est en rien une obligation !), il lui sera conseillé de modifier son seuil sensoriel lors d’exercices à faire seul, en ayant une technique masturbatoire moins précise.

 

On lui recommandera également d’augmenter son quantum d’excitation lors de la pénétration :

- par des images psychiques excitantes (si ce n’était pas le cas)

- par la multi-stimulation (demander à sa/son partenaire de multiplier les stimulations pendant la pénétration

- en privilégiant les situations qui l’excitent.

 

 

 

 

5. Pour favoriser l’orgasme ?

Anorgasmie  et Dysorgasmie
Certains exercices peuvent favoriser l'orgasme.

Le premier exercice consiste à identifier quels sont vos activateurs (accélérateurs) et vos inhibiteurs (freins) d’excitation sexuelle. Les activateurs peuvent être, par exemple, contextuels (par exemple, « au petit matin » ou « lorsque nous sommes dans un lieu inconnu »), physique (« quand je sors de la douche ») ou psychologique (« quand mon/ma partenaire a tel ou tel type de vêtement », « quand il/elle se comporte de telle ou telle façon »). Il faut également repérer ce qui vous empêche de lâcher-prise et imaginer des contre-mesures (par exemple, éteindre la lumière si l’on craint de montrer un visage orgasmique à l’autre, se convaincre que l’on ne risque rien avec lui/elle, jouer un rôle en exagérant son côté sauvage ou pervers(e), mettre une musique assez forte si l’on est gêné(e) par les bruits sexuels, installer un verrou à sa porte si l’on a peur d’être surpris par les enfants, etc.).

Le deuxième exercice vise à partager avec son/sa partenaire son univers érotique. Il est important que votre partenaire connaisse vos activateurs d’excitation. Vous pouvez, par exemple, acheter un petit livre ou une revue de nouvelles érotiques et surligner les passages qui vous excitent particulièrement. En lisant à son tour les histoires, votre partenaire (re ?)découvrira vos activateurs de plaisir et pourra s’en inspirer lors de vos rencontres sexuelles. Vous pourrez, bien sûr, inverser les rôles pour mieux le/la connaître également. C’est un exercice important pour éviter la monotonie sexuelle car, bien souvent, les couples ont tendance avec le temps à réduire leur répertoire sexuel à ce qui fonctionne habituellement. Mais les goûts peuvent changer et, surtout, maintenir un caractère imprévisible aux pratiques sexuelles du couple entretient l’excitation.

Le troisième exercice consiste à avoir avec son/sa partenaire un acte sexuel dans lequel l’un des deux devient scénariste. L’autre doit se contenter de suivre à chaque instant les directives délivrées par le/la scénariste. Le scénario doit rester dans les limites des goûts et désirs manifestés lors des exercices précédents et des discussions du couple, mais il peut être dévoilé (et modifié) au fur et à mesure du déroulement du rapport sexuel. Cet exercice permet de quitter les rôles habituels, souvent stéréotypés, des deux partenaires. L’objectif n’est pas l’orgasme mais l’optimisation de l’excitation.

Les exercices de Sensate focus et de masturbation dirigés peuvent aussi être expérimentés.

 
 
 

6. Références :

Anorgasmie  et Dysorgasmie

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Leridon H. Fréquence et modalités des rapports sexuels : des situations contrastées selon le type de partenaire. In Bajos N. et Bozon M. (dir.) Enquête sur la sexualité en France (pp. 315-332). Éditions La Découverte, Paris, 2008.

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10/11/2019
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