STOP hommes battus 06 81 92 14 58

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LETTRE PROTESTATION FRANCE 3

 

 
 
Destinataires :

- **Yolaine Poletti-Duflo, Directrice régionale** : yolaine.poletti@francetv.fr

- **Bruno Massonnet, Rédacteur en chef** : bruno.massonnet@francetv.fr

- **Marc Degli Esposti, Délégué à l’antenne et aux programmes** : marc.degliesposti@francetv.fr

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bonjour mesdame et messieurs de la rédaction de france 3 île-de-france,

je suis monsieur pascal combe, représentant de l'association stop hommes battus. j'ai récemment été contacté par l'une de vos journalistes Rachida Bettioui pour participer à un reportage sur le sujet des hommes battus.

dans un premier temps, j'avais proposé de participer à cette émission accompagné de maître gordanet, mon avocat avec lequel je travaille régulièrement et qui connaît parfaitement cette problématique. malheureusement, cela n'a pas été possible, ce qui est regrettable car sa présence aurait apporté une perspective juridique essentielle au débat.

j'ai également un problème avec le format de ce reportage, qui ne me permettrait de m'exprimer que pendant 2 minutes. il est évident qu'expliquer une situation aussi complexe que celle des hommes battus en seulement 2 minutes est impossible.

je tiens à rappeler que le sujet est grave et bien souvent minimisé. les chiffres des hommes battus, dissimulés depuis plus de 15 ans, sont alarmants. on dénombre environ 140 000 victimes masculines par an en france, chiffre qui grimpe à 450 000 si l'on inclut les enfants concernés. en réalité, ces estimations sont probablement bien en deçà de la réalité. à notre association, nous pensons qu'il pourrait y avoir près de 1 000 000 de victimes.

ce sujet est d'autant plus important que la violence faite aux hommes a des spécificités très différentes de celle subie par les femmes, ce qui mériterait un traitement à part entière. pourtant, ces réalités restent largement ignorées dans les médias grand public. seules de petites chaînes de télévision osent aborder ce sujet. en revanche, les grandes chaînes nationales comme france 2, france 5 ou arte n'y consacrent quasiment aucun reportage. cette absence de visibilité donne aux victimes le sentiment d’être oubliées, ce qui est inadmissible dans une démocratie.

notre association a exprimé ces préoccupations dans un message envoyé à votre journaliste. nous ne sommes pas favorables à participer à un reportage qui nous offre si peu de temps de parole, car cela donne l'impression que tout est "pré-monté" sans réelle prise en compte de l'ampleur du sujet.

nous restons toutefois ouverts à une collaboration avec votre rédaction, à condition que nous disposions d’un temps de parole suffisant pour traiter cette problématique avec la profondeur qu’elle mérite.

dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer mes salutations distinguées.

pascal combe
association stop hommes battus
Tel 06 81 92 14 58


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Lettre de reproches donnée a votre journaliste :

Le Silence Médiatique sur les Hommes Battus : Une Stratégie Délibérée ?

Le traitement médiatique réservé à la question des hommes battus illustre une stratégie bien rodée visant à réduire cette problématique à un simple fait divers, plutôt qu’à en faire un véritable sujet de société. Cette minimisation volontaire s’appuie sur des mécanismes spécifiques, dont l’objectif implicite semble être d’effacer tout débat sérieux sur la violence conjugale subie par les hommes. Cela interroge non seulement sur les biais médiatiques, mais également sur les choix éditoriaux des chaînes publiques comme France 3, qui, sous couvert de neutralité, participent activement à l’effacement de cette réalité sociale.

1. L'Homme Battu : Une Réduction au Statut de Fait Divers

Lorsque les médias évoquent un homme battu, c’est souvent pour le présenter comme une anecdote isolée, une exception dans l’océan des violences conjugales. Cette individualisation contribue à neutraliser toute portée systémique du phénomène. À travers un témoignage unique et décontextualisé, l’homme battu devient un simple cas parmi d’autres, un sujet sensationnel mais dénué de profondeur sociétale.
Cette stratégie contraste nettement avec la manière dont sont traitées les violences conjugales subies par les femmes. Dans ces cas, les témoignages de victimes sont généralement portés par des responsables associatifs ou des figures publiques, ce qui leur confère une légitimité accrue. Ces porte-paroles permettent de présenter la violence contre les femmes comme une problématique globale et systémique. En revanche, refuser d’offrir une tribune équivalente au président d’une association d’hommes battus revient à nier l’existence même de cette réalité en tant que phénomène sociétal.

2. Le Président Associatif : Un Acteur Clé Réduit au Silence

Le rôle des responsables d’associations est essentiel dans la médiatisation des violences conjugales. Lorsqu’une femme battue témoigne à la télévision, elle est souvent accompagnée ou soutenue par une porte-parole, qui contextualise et amplifie son expérience individuelle. Cette représentante incarne alors une lutte collective, dépassant le cadre personnel pour s’inscrire dans une dynamique sociétale.
Or, dans le cas des hommes battus, ce modèle est systématiquement contourné. En limitant la parole à un témoignage individuel, sans offrir la possibilité au président d’une association d’intervenir, les médias privent ces hommes d’une voix collective. Cette omission n’est pas anodine : elle empêche de poser les bases d’un débat approfondi sur les structures qui perpétuent ces violences, ou sur le manque de reconnaissance et de soutien institutionnels.

3. Effacer le Débat : Une Tactique de Neutralisation

Le refus d’accorder plus de deux minutes d’antenne à un président associatif ou à une analyse approfondie révèle un parti pris évident. En réduisant la durée et la portée des interventions, les chaînes publiques esquivent toute discussion sérieuse. Ce procédé n’est pas anodin : il s’inscrit dans une logique de contrôle narratif où certaines problématiques, jugées moins pertinentes ou politiquement sensibles, sont sciemment écartées.
Chez France 3 et d’autres chaînes publiques, ce traitement relève d’une stratégie éditoriale claire. La violence contre les femmes s’inscrit dans une grille de lecture féministe largement admise, alors que la violence subie par les hommes remet en question des paradigmes établis. La question des hommes battus devient ainsi dérangeante, car elle déstabilise des narratifs dominants sur les rapports de genre et les systèmes de domination.

4. Les Conséquences d’un Tel Effacement

En refusant de traiter la question des hommes battus comme un véritable fait de société, les médias perpétuent leur invisibilité. Ce silence contribue à isoler davantage les victimes, qui peinent déjà à obtenir une reconnaissance publique et institutionnelle. Il en découle également un message implicite : leur souffrance est moins légitime, moins importante que celle d’autres catégories de victimes.
Cette hiérarchisation des violences, opérée par les choix éditoriaux, freine tout progrès sociétal. En invisibilisant ces réalités, les médias alimentent un cercle vicieux où les institutions, faute de pression publique, tardent à développer des politiques de soutien adaptées.

5. Pour une Égalité dans le Traitement Médiatique

Les chaînes publiques, en tant que service public, ont une responsabilité cruciale dans la représentation de toutes les formes de violence. Refuser de donner la parole aux présidents d’associations ou aux experts qui défendent la cause des hommes battus, c’est nier leur rôle de garant d’un débat équitable.
Il est impératif que les médias cessent de réduire cette problématique à une anecdote. Les hommes battus ne sont pas des exceptions, mais bien une partie intégrante des enjeux de violence conjugale. Il est temps de briser ce silence et d’offrir à ce sujet la place qu’il mérite dans le débat public.

En conclusion, traiter la violence contre les hommes comme un simple fait divers, tout en étouffant la parole des représentants associatifs, relève d’un choix politique et éditorial. Ce choix n’efface pas seulement les victimes : il réduit au silence une réalité sociale qui mérite, au contraire, d’être pleinement dévoilée.

Pascal combe 

 



27/11/2024
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