En France, la Fédération Nationale Solidarité Femmes(link is external) propose un nouveau spot télévisé que nous vous invitons à visionner et commenter.

Ce spot présente avec réalisme tant la violence que l'effroi que peut ressentir l'enfant qui assiste à la scène… Mais, tout à coup tout dérape. Regardez attentivement, après que le père se soit montré violent, l’enfant donne un coup de pied à sa mère et le slogan final de conclure :

"Un homme qui maltraite sa femme apprend la violence à ses enfants"

Ce spot nous met très mal à l’aise… Nous n’en ferons pas une analyse complète, mais lançons le débat à partir de trois points :

1. Le dossier de présentation de la campagne est nuancé, il indique en introduction qu'"un enfant est toujours victime des violences conjugales subies par sa mère. Face aux humiliations, coups et menaces, sollicité pour prendre parti ou s’interposer, se sentant coupable, il perd toute sécurité intérieure et peut retourner contre lui les violences… " On dirait qu’entre l’intention de la campagne et sa réalisation, les concepteurs se sont perdus…
2. Que voyons-nous ? Non pas un enfant qui retourne la violence contre lui mais qui la dirige vers sa mère. Est-ce crédible ? Non, d’autant qu’on le voit d’abord terrorisé (ce qui correspond effectivement aux sentiments que l’on connaît). La seule situation où la violence de l’enfant pourrait se déployer ainsi serait dans le cas d’une belle-mère. Et encore !
3. En tout état de cause, nous pensons que montrer et dire qu'"Un homme qui maltraite sa femme apprend la violence à ses enfants" est un message toxique car il met en avant la répétition et induit qu'elle pourrait avoir quelque chose d'inéluctable. Or, l'enfant qui assiste aux violences conjugales vit ces événements comme traumatisants et - au moment de construire son couple - éprouve souvent des difficultés à faire la part des choses dans ses identifications, il peut notamment être particulièrement angoissé à l'idée d'avoir "hérité" de la violence paternelle.

Nous pensons que la prévention doit toujours sous entendre qu'il y a moyen de sortir de la répétition.

Qu'en pensez-vous ?