Contre toute attente, ce ne sont pas seulement les hommes victimes de violences conjugales et les intervenants sociaux qui viennent lire les informations sur ce site et qui nous contactent.
Nous recevons aussi des appels de femmes qui se reconnaissent comme actrices dans les violences conjugales envers leur conjoint. Et notre présidente, psychologue en libéral, en recontrent aussi en consultation.
Les actions de prévention visent toujours la violence des hommes envers les femmes. Si les femmes ont bien compris que les hommes n'avaient pas le droit de les harceler et de les frapper, ces femmes ne se sentent pas concernés par le rapport inverse. Ainsi elles ne savent pas qu'elles ne doivent moralement pas et ne peuvent pas légament frapper leur conjoint. Elles sont même persuadées qu'elles en ont le droit !
L'évaluation psychologique de ces femmes montrent qu'il a existé dans la famille une violence par les hommes. Par les frères ou le père ou un homme proche. Violences physiques ou psychologiques.
Pour résister mais aussi pour exister aux yeux de ces hommes maltraitants mais dont les traces d'affection étaient recherchées, elles ont développé des traits de personnalité particulier : incapacité à supporter la frustration, recherche de perfection, quête d'amour perpétuelle, caractère colérique, tendance à tout vouloir contrôler...
Ces femmes n'ont jamais rien dit. Elles ne se sont jamais opposées à leur père, à leur frère, à l'oncle... elles se sont "écrasées" devant la dominance, devant l'emprise psychique, devant la manipulation. Et elles continuent.
Mais la colère est là, vivace. Et elle cherche à s'exprimer.
C'est le compagnon qui va prendre.
Il devient le représentant des hommes, le symbole de ces hommes maltraitants. Il existe une colère contre ces hommes, mais contre tous les hommes "qui se valent bien". Et c'est le compagnon qui prend. C'est plus facile de se mettre en colère contre lui que contre le père. C'est plus facile de la frapper lui que de frapper sur les frères....
Ce qui n'est guère étonnant c'est que ces femmes ont besoin d'un rappel à l'ordre et d'un rappel à la loi.
Le psy va servir à rappeler que les comportements violences au sein du couple ne sont pas normal, que tout cela a une cause et que le compagnon prend les coups à la place de quelqu'un d'autre.
La police va servir à rappeler le contenu de la Loi. Il est interdit de harceler ou de frapper son conjoint. C'est un délit ou un crime selon la situation.
Les femmes qui ont vu les forces de police intervenir à leur domicile pour leur expliquer que leur comportement est illégal et mérite une sanction, on pris en général conscience de leur mal-être. C'est souvent à la suite de comportements excessifs (menaces avec un couteau sur le conjoint en présence des enfants par exemple) que les forces de police se décident à intervenir et que se déclenche le besoin pressant de consulter un psychologue.
Certaines le disent, le plus révélateur, a été lorsqu'on leur a passé les menottes !
Il faut malheureusement attendre ces comportements extrêmes, l'intervention des forces de l'ordre, pour que ces femmes se décident à consulter et que la situation conjugale s'arrange, sinon elles sont persuadées être dans leur bon droit et le cycle des violences s'installe.
Néanmoins, il faut bien constater que ces femmes sont incapables de suivre une thérapie psychologique à moyen terme. Au bout de 3 ou 4 consultations, dès que la situation conjugale s'améliore un peu, elles mettent fin aux consultations avec les professionnelles. Il existe un refus d'effectuer un travail un profondeur, elles savent qu'elles risquent de comprendre qu'elles se sont trompées depuis toute leur enfance. Ce qui, dans leur recherche de perfection, est inconcevable.