Les hommes battus ou victimes de violence conjugale en BELGIQUE
en BELGIQUE
29 juillet 2017, by Marie-Berthe Ranwet, 0 Comments
On parle souvent de femmes battues, mais on imagine difficilement que des hommes battus. Or ils peuvent également être maltraités physiquement par leur compagne. Ne sont-ils pas plus forts physiquement ? Un seul geste ne pourrait-il les mettre hors de danger ? Qu’est-ce qui les pousse à revenir sans cesse et à reprendre des coups ? Qu’est-ce qui les empêche de mettre fin à leur supplice ?
Inconcevable mais vrai
Selon les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales de France, environ un homme meurt tous les treize jours sous les coups de sa compagne ».
En Belgique, un homme sur vingt aurait été victime de violences conjugales l’année dernière pour une femme sur dix selon les statistiques de l’antenne pour le Bien-être général en Flandre (Steunpunt Algemeen Welzijnswerk ). Une première maison d’accueil pour hommes battus s’est ouverte dans la région de Malines. Cette initiative a été soutenue par Monsieur Jo Vandeurzen le ministre flamand du Bien-être, de la santé et de la famille, particulièrement attentif à cette problématique.
En France, un livre fait grand bruit : « Ma compagne, mon bourreau » dans lequel l’auteur, Maxime Gaget, témoigne de son calvaire. Son ex-compagne attend le jugement du tribunal. Elle risque 5 ans de prison ferme. Comment est-ce possible d’en arriver là ? Comment a-t-il pu revenir sans cesse vers elle après les mauvais traitements qu’elle lui faisait subir ? De la même manière et pour les mêmes raisons qu’une femme revient près de l’homme qui la bat. Les mécanismes des relations d’emprise et perverses sont les mêmes.
Les côtés pervers des campagnes de prévention
Depuis la parution du livre de MF Hirigoyen, « Le harcèlement moral », on ne compte plus les ouvrages qui décrivent les pervers et les manipulateurs…. au masculin ! Les femmes semblent être les seules victimes de ces personnalités masculines « difficiles ».
Des campagnes de sensibilisation, comme celle de « Fred et Marie » en Belgique, incitent les femmes à reconnaître la violence qui leur est faite par les hommes et à la dénoncer. Mais rien d’équivalent n’existe pour les hommes. Pourquoi stigmatise-t-on de la sorte les hommes dans la violence conjugale?
Les femmes aussi peuvent être manipulatrices et perverses
Depuis la nuit des temps, dans toutes les cultures, on connaît le pouvoir qu’ont eu certaines femmes dominatrices et destructrices ! Les femmes n’ont jamais été et ne sont pas encore les dernières à manipuler et à pervertir les relations. Dans l’histoire des peuples mais aussi dans celle des villages et des familles, nous connaissons tous la vie de femmes dont la cruauté n’a rien à envier à celles des hommes les plus pervers.
Comment se fait-il qu’aujourd’hui, ce thème soit devenu un tel tabou qu’un homme maltraité n’a pas de mot ni d’image pour concevoir ce qu’il vit?
Ne pas être comme mon père
L’homme d’aujourd’hui a appris qu’il ne peut pas – et il ne veut pas – ressembler à ce père ou cet aïeul brutal et irrespectueux décrit par sa mère ou sa femme. Il ne peut pas exiger, refuser, mettre des limites… ni toucher sa femme, même légèrement, dans une dispute. Le moindre geste peut être interprété comme un acte brutal. Il lutte contre tout ce qui pourrait ressembler à ces hommes auxquels il refuse de s’identifier.
L’homme sait ce qu’il ne peut pas être mais il n’a pas nécessairement de modèle d’un homme épanoui et sainement assertif dans une relation. S’il tombe sous l’emprise d’une femme manipulatrice et perverse, il concentre tous ses efforts pour éviter de… la gifler, la bousculer… Bref, il veut à tout prix éviter d’être brutal, physiquement mais aussi en parole. De cette manière, il oublie d’affirmer et de faire respecter sainement et calmement ses droits.
La compréhension ne ce passé n’est pas suffisante. Pour avancer, il faut surtout créer de nouvelles images de l’homme idéal.
La honte
Giflé, frappé, griffé (une femme peut le faire…), il ne cherche pas d’aide. Honteux, il veut se débrouiller tout seul. Il cherche en lui la responsabilité de ce qui lui arrive : Qu’a-t-il fait ? Que n’a-t-il pas fait ? Qu’aurait-il pu faire ? Comment va-t-il se faire pardonner ?
Face à la violence qu’il sent monter en lui, il prend peur. Serait-il comme ce père que sa mère décrit comme une brute violente ? Le sang qui coule dans ses veines serait-il contaminé par ses ancêtres brutaux et incultes, qui sont incapables d’exprimer une émotion verbalement et qui sont toujours prêts à laisser exploser leur violence et leur colère ? En fin de compte, la violence est-elle héréditaire?
Revoir la prévention
Aujourd’hui, il faut lever ce tabou : la violence conjugale et familiale n’émarge pas seulement des hommes. Plutôt que de stigmatiser l’un ou l’autre, tentons de mieux comprendre la dynamique de la violence familiale qui fait qu’à un moment ou à un autre un membre de la famille fait souffrir ses proches psychologiquement et physiquement… parfois jusqu’à ce que mort s’ensuive.
J’ai aussi écrit : Les hommes battus ou maltraités psychologiquement.
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