Les violences sexuelles sont des atteintes aux droits fondamentaux de la personne et peuvent prendre de très nombreuses formes : viol, harcèlement, agressions… Elles sont malheureusement très fréquentes et souvent passées sous silence. Dire stop aux violences sexuelles et protéger les victimes est un combat incessant.
Violences sexuelles, définition
Très taboues, les violences sexuelles peuvent prendre de nombreux visages et sont parfois difficiles à prendre en charge et à faire cesser. Il peut s’agir de viol, d’harcèlement répété ou ponctuel, d’exhibitionnisme ou plus généralement d’agressions. Les chiffres sont eux aussi alarmants, surtout lorsque l'on parle de violence faites aux femmes. Une femme sur dix connaît une violence sexuelle au cours de sa vie, mais 90% des victimes ne portent pas plainte.
Ce que dit la loi est clair : les violences sexuelles sont la volonté de pouvoir d’un individu qui cherche à assujettir et contrôler sa victime. Il est donc le seul responsable quelles que soient les circonstances de l’agression sexuelle. La contrainte exercée peut résulter de pressions physiques comme mentales ou de menaces avec représailles ou non. La surprise, elle, est considérée comme présente lorsque la victime est inconsciente ou sous l’emprise d’une substance.
Le viol : jusqu'à quand porter plainte pour agression ?
Selon le Code pénal français, le viol se définit par un acte sexuel entraînant une pénétration (vaginale, anale ou orale) sous la contrainte physique, psychologique, sous une menace ou encore une surprise. Quels qu’en soient la nature et le moyen (sexe, doigt ou objet), il s’agit d’un crime.
La loi prévoit donc une peine de prison allant jusqu’à 15 ans et même 20 ans en cas de circonstances aggravantes (acte commis par un conjoint ou un concubin, rencontre organisée via Internet, victime vulnérable, acte commis sous l’emprise d’une substance incapacitante ou sous la menace d’une arme). La victime dispose d’une durée de 10 ans pour porter plainte ou 20 ans pour les mineurs au moment des faits. Pour ces derniers, un huit clos peut être demandé durant les poursuites pénales.
Les agressions sexuelles : quelles différences avec le viol ?
En ce qui concerne les agressions sexuelles en dehors du viol exposé précédemment, la loi française parle « d’actes ou d’attouchements illicites et impudiques qui sont commis sans pénétration sur la personne d’autrui, avec ou sans violence et sur une personne non consentante ». Depuis quelques années, les contraintes de relations sexuelles avec un tiers sont également classées dans cette catégorie. Ce sont cette fois des délits. La peine encourue est alors de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000€ d’amende, et peut s’élever à une condamnation de 7 ou 10 ans lors des circonstances aggravantes citées dans le paragraphe sur le viol. La victime a cette fois 3 ans pour déposer plainte et 10 ans pour les mineurs (20 ans pour les jeunes de moins de 15 ans au moment des faits).
L’exhibition sexuelle : un vrai délit ?
Cette fois, il s’agit de l’acte d’une personne de se montrer nu, ou d’exposer ses parties intimes devant une personne non consentante et/ou dans un lieu public. C’est là encore un délit qui impose à la victime de déposer plainte dans les 3 ans après l’exhibition. L’auteur des faits risque jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000€ d’amende.
Le harcèlement sexuel
Difficile à dénoncer et à mettre en évidence, il est pourtant plus courant qu’on ne le croit. Il résulte d’un rapport hiérarchique entre la victime et son agresseur et donc d’une sorte d’emprise et de menace constante que ce dernier peut exercer sur sa proie. Ce type de comportement est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000€ d’amende.
Violences sexuelles : les conséquences pour les victimes
Les violences sexuelles sont parfois banalisées et inimaginables pour la plupart des personnes. Pourtant, elles n’arrivent pas qu’aux autres et peuvent être lourdes de conséquences pour les victimes. Elles peuvent en effet entraîner des troubles durables et persistants dans leur vie quotidienne :
- Troubles du sommeil et de l’alimentation
- Anxiété et culpabilité
- Peurs intenses et non gérables
- Dépression et isolement, ou au contraire accumulation de conduites à risques
- Difficultés dans les relations amoureuses futures, peur de sortir du domicile, etc.
Chaque victime réagit à sa manière et gère la situation comme elle le peut. Il n’existe aucune règle préétablie. Mais un accompagnement psychologique sur du long terme est indispensable dans chaque cas pour l’aider à avancer et se reconstruire.
Quelle que soit la violence sexuelle, une prise en charge thérapeutique aussi bien que judiciaire doit être envisagée pour aider et accompagner la victime dans ses démarches et ses traitements. Aucune violence ne doit être minimisée ou banalisée, et chaque victime doit être rassurée et bien entourée pour aller jusqu’au bout des procédures. La soutenir est déjà une première étape dans sa reconstruction physique et psychologique.
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