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Adkins, K. S. et C. M. Kamp Dush. 2010. « The Mental Health of Mothers in and After Violent and Controlling Unions », Social Science Research, vol. 39, no 6, p. 925-937.
DOI : 10.1016/j.ssresearch.2010.06.013
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Les violences conjugales, familiales et structurelles : vers une perspective intégrative des savoirs
RÉSUMÉS
La violence conjugale est un problème social grave et persistant ; le tiers des femmes de la planète en a déjà été victime. Cet article vise à discuter des liens empiriques et théoriques entre les violences conjugales, familiales et structurelles. L’article débutera par une brève mise en contexte décrivant comment la violence conjugale s’est construite comme un problème socio-pénal au Québec. Les principales lacunes des connaissances actuelles dans le domaine seront ensuite identifiées, démontrant ainsi la nécessité de mieux comprendre les liens complexes entre les violences conjugales, familiales et structurelles, trois concepts dont les définitions pourraient s’enrichir et se compléter mutuellement. Cet article soulignera l’importance de prendre en considération les réalités diversifiées auxquelles sont confrontés les acteurs concernés par ces violences (femmes, hommes et enfants), en privilégiant une analyse globale qui intègre non seulement les facteurs individuels et interpersonnels, mais aussi les facteurs sociaux et structurels, notamment les oppressions liées au genre ou à d’autres marqueurs de l’identité sociale. La discussion sera enrichie par des modèles théoriques décrivant les différentes dynamiques de violences conjugales et familiales ainsi que par le féminisme intersectionnel, qui s’avère fort utile pour l’analyse des violences structurelles. La conclusion traitera des retombées potentielles d’une analyse des liens entre les violences conjugales, familiales et structurelles sur les politiques sociales et les programmes d’intervention pour les victimes, les agresseurs et les enfants exposés à la violence conjugale.
ENTRÉES D’INDEX
Mots-clés :
violence conjugale, violence faite aux femmes, violence familiale, violence structurelle, intersectionnalitéKeywords :
conjugal violence, violence against women, domestic violence, structural violence, intersectionalityPLAN
Haut de pageTEXTE INTÉGRAL
- 1 D’entrée de jeu, il nous apparaît essentiel de souligner la coexistence de deux concepts dans les é (...)
1La violence conjugale1 constitue un problème social grave par son ampleur dans le monde et par les coûts humains et sociaux considérables qu’elle entraîne (Zhang et al., 2012). Parmi les multiples formes de violence envers les femmes recensées jusqu’ici par des organisations internationales telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou l’Organisation des Nations unies (ONU), celle infligée en contexte conjugal se révèle la plus courante. De récents chiffres de l’OMS (2013) montrent notamment que le tiers des femmes de la planète ont déjà été victimes de violence physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime.
2Plusieurs pays ont reconnu la nécessité d’une réponse publique sociétale au problème de la violence faite aux femmes, notamment de la violence conjugale. Des programmes nationaux visant à prévenir ces violences et à intervenir auprès des victimes ont ainsi été développés, parfois en collaboration avec des organisations non gouvernementales de femmes. Ces programmes s’appuient bien souvent sur une approche féministe selon laquelle la violence envers les femmes s’enracine dans des rapports de pouvoir inégalitaires entre les hommes et les femmes. C’est d’ailleurs cette approche que mettent en avant les grands organismes internationaux (ONU, 2006 ; OMS, 2013). Sur le plan conjugal, on reconnaît ainsi que la violence ne résulte pas d’actes spontanés ou d’une perte de contrôle, mais qu’elle se définit plutôt comme un acte de domination envers un-e partenaire ou un-e ex-partenaire intime.
3Les connaissances empiriques et théoriques développées dans le domaine de la violence conjugale soutiennent toutefois une diversité de modèles explicatifs. La complexité de cette problématique suscite également de nombreux débats liés à sa définition et à la manière de la mesurer. On distingue ainsi plusieurs tendances de recherche dans le domaine. Des chercheurs se sont centrés sur les dimensions cognitives, psychologiques et interpersonnelles de la violence conjugale pour distinguer, entre autres, des dynamiques de violence au sein du couple, dont certaines n’impliquent pas de rapports de pouvoir et de domination. Dans la lignée de l’approche féministe généralement mise de l’avant dans les organismes internationaux (ONU, 2006 ; OMS, 2013), d’autres chercheurs se centrent sur le caractère social de la problématique en analysant les dimensions structurelles, et particulièrement les rapports sociaux de genre. Une autre tendance est d’analyser la violence conjugale comme une forme de violence familiale, en l’englobant dans une multiplicité de schèmes de violence entre les membres de la famille. Ainsi, d’une vision psychologique du phénomène à une analyse macrosociale, le corpus de recherche apporte une diversité d’éclairages sur la problématique de la violence conjugale. Ces différentes façons d’appréhender la violence conjugale entraînent également des défis pour l’action politique ; nous y reviendrons.
4Privilégiant une posture constructiviste dans le courant des théories critiques, cet article s’intéresse aux liens empiriques et théoriques entre les violences conjugales, familiales et structurelles. Il débutera par une brève mise en contexte décrivant la construction de la violence conjugale comme un problème socio-pénal au Québec, afin d’aider le lecteur à mieux comprendre le contexte dans lequel se situe notre réflexion. Ensuite, des enjeux liés à la définition du problème seront abordés. Par exemple, existe-t-il une ou des violences conjugales ? Nous discuterons également de la pertinence de certains cadres d’analyse, soit de deux typologies de violence conjugale et familiale, et du féminisme intersectionnel. Enfin, les retombées potentielles des éléments discutés dans les premières sections, qui portent sur les politiques et sur les programmes d’intervention en matière de violence conjugale, feront l’objet de la dernière section. Cet article se veut donc une analyse critique des écrits de différentes natures incluant : des documents politiques, pour comprendre les dimensions historiques de l’action publique ; des textes théoriques, pour faire ressortir les enjeux de définition du problème ; et des résultats de recherche illustrant la complexité du phénomène.
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