Il est 14h, comme tous les après-midis depuis qu’il a pris sa retraite, Jean-Michel L.B. s’installe devant sa télé. Après de longues minutes à zapper, il s’arrête sur le programme « Ça commence aujourd’hui », diffusé sur France 2. Spectateur occasionnel de l’émission, il apprécie la diversité des sujets traités. Le sujet du jour porte sur les hommes battus. Calé dans son fauteuil, Jean-Michel écoute les témoignages des victimes. Lui aussi a été victime de violences psychologiques de la part de son ex-compagne.
A la fin du programme, France 2 diffuse les coordonnées de l’association Stop hommes battus et celles de son président, Pascal Combes. Le lendemain, Jean-Michel l’appelle et lui propose de devenir bénévole au sein de son association. « Il m’a demandé si j’étais motivé, je lui ai répondu oui et c’est parti », raconte-t-il.
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), 72% des femmes sont victimes de violences conjugales, les hommes aussi sont concernés, à hauteur de 28%. Une partie moins visible de l’iceberg, mais importante. Le manque de structures adaptées conduit certains de ces hommes maltraités à rechercher de l’aide sur internet. Dans les premiers résultats de Google, un lien s’affiche: Stop hommes battus, une association qui dit « écouter, accompagner les hommes victimes de violences conjugales. »
Depuis son arrivée dans l’association il y a deux ans, Jean-Michel n’a bénéficié d’aucune formation. Il travaille en totale autonomie. « Les victimes m’appellent sur mon téléphone personnel. Je les écoute, leur donne des conseils sur la manière d’établir une attestation de témoignage et les oriente vers des avocats et des psychologues. » Des bénévoles comme lui, Stop hommes battus en compte une cinquantaine en France.