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SEXUALITÉ : L’ORGASME VAGINAL EXISTE-T-IL VRAIMENT?

 

 

 

 

SEXUALITÉ : L’ORGASME VAGINAL EXISTE-T-IL VRAIMENT?

Sexualité : l’orgasme vaginal existe-t-il vraiment?

Au cinéma, à la télévision et même dans la pornographie, l’orgasme vaginal est la norme. On oublie souvent le clitoris, seul organe dont l’unique rôle est d’apporter du plaisir.

Le seul orgasme valable est l’orgasme vaginal, a martelé le psychanalyste Sigmund Freud pendant de longues années. Mais existe-t-il seulement? «Je fais partie des sexologues qui pensent que non, mais nous sommes minoritaires», commente Jean-Claude Piquard, sexologue et auteur de La Fabuleuse histoire du clitoris (Ed. Blanche). C’est un grand débat au sein de la communauté des sexologues: l’orgasme vaginal est-il donné par le vagin, ou par le clitoris? Contrairement au vagin, le clitoris est parcouru par des nerfs qui lui confèrent une forte sensibilité. Pour certains sexologues, ce sont ses bulbes entourant l’entrée du vagin qui provoqueraient les orgasmes dits «vaginaux». Mais selon Jean-Claude Piquard, l’orgasme clitoridien n’est pas la seule source de plaisir sexuel chez les femmes. Il existerait également un plaisir vaginal qu’il qualifie de «jouissance».

Clitoridienne ou vaginale?

Alors, clitoridienne ou vaginale? Cette question, qui semble tout droit sortie d’un magazine féminin, est aujourd’hui dépassée. «Freud a inventé de toutes pièces le terme d’orgasme vaginal. Ces deux mots n’avaient jamais été mis ensemble par aucun médecin», explique Jean-Claude Piquard. Cette théorie élaborée par le père de la psychanalyse est venue renforcer l’idée que la sexualité n’est qu’un moyen de reproduction, où la pénétration est le seul acte qui permet la procréation. En témoigne l’étymologie du mot «vagin», qui vient du latin vagina, soit «fourreau», étui de protection destiné à accueillir l’épée.

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«Freud a inventé de toutes pièces le terme d’orgasme vaginal. Ces deux mots n’avaient jamais été mis ensemble par aucun médecin»

Jean-Claude Piquard

Désormais, la sexualité est passée d’une fonction reproductive à une source de plaisir. «On sait que la pénétration est facultative», déclare le sexologue Damien Mascret, auteur de La Revanche du clitoris (Ed. La Musardine) et journaliste au Figaro. Et malgré la persévérance de l’idée freudienne dans certains milieux, le clitoris est aujourd’hui rétabli comme source primaire de plaisir, devant le vagin. Déjà en 1953, le scientifique Alfred Kinsey montrait que 45 % des femmes parviennent à l’orgasme en se masturbant en 3 minutes ou moins. En 1976, Shere Hite, sexologue germano-américaine, a trouvé, elle, que «95 % des femmes atteignent toujours l’orgasme par masturbation». Une vraie machine à orgasme, le clitoris!

» LIRE AUSSI - Une nouvelle méthode pour relancer la libido du couple

Le règne de la pénétration

Même si le clitoris semble jouer un rôle central dans le plaisir sexuel féminin, il n’en reste pas moins qu’environ 20 % des femmes déclarent parvenir à l’orgasme par la pénétration vaginale seule, selon l’étude de Debby Herbenick, chercheuse américaine en sexualité humaine. «C’est une évidence et les témoignages l’attestent», confirme Damien Mascret. «Il y a des femmes qui n’arrivent à avoir un orgasme que par stimulation vaginale».

Selon une enquête Ifop réalisée en 2015 sur les Françaises et l’orgasme, c’est d’ailleurs dans notre pays que la pénétration vaginale seule (sans autres stimulations) est la plus fréquente: 82% des Françaises la pratiquent «souvent», bien plus qu’au Royaume-Uni (62%), ou au Canada (64%). Mais ce sont aussi les Françaises, juste derrière les Allemandes, qui jouissent le moins facilement de la sorte! Seules 26% d’entre elles ont déclaré avoir un orgasme «très facilement» grâce à une pénétration vaginale au sens strict.

» LIRE AUSSI - Pourquoi l’orgasme échappe (souvent) aux femmes

Les Françaises, cancres du sexe

«En France plus qu’ailleurs, l’accès des femmes à l’orgasme semble freiné par une sexualité de couple encore trop phallocentrée»

François Kraus

Pourquoi se restreindre à cette pratique si celle-ci ne donne pas entière satisfaction? «En France plus qu’ailleurs, l’accès des femmes à l’orgasme semble freiné par une sexualité de couple encore trop “phallocentrée”», c’est-à-dire tournée vers la pénétration, explique François Kraus, directeur de l’étude Ifop sur Les Françaises et l’orgasme. Ce sont des «normes internalisées», explique Damien Mascret. La sexualité n’échappe pas à la pression de la normalité: dans le lit comme dans la vie, on reproduit les normes assimilées dès le plus jeune âge.

Jouissons sans entrave!

Une vie sexuelle épanouie passe par la compréhension de l’autre. Mais «même avec la meilleure volonté du monde, même s’il est soucieux du plaisir de son ou sa partenaire, un homme hérite de clichés dont il est difficile de se débarrasser», regrette Sylvie Chaperon, historienne de la sexologie et du féminisme. Et les femmes elles-mêmes partagent très souvent l’idée que c’est aux hommes de leur donner du plaisir. «C’est une idée qu’il faut combattre, poursuit l’historienne. Il faut que les femmes sachent se donner du plaisir en se masturbant, avec ou sans hommes, mais aussi en se caressant pendant l’acte sexuel et ce n’est que parce qu’elles parviennent à le faire qu’elles apprendront à l’homme à le faire», conclut-elle.

» Pour en savoir plus, consultez nos conseils et articles sur la sexualité féminine

 



10/11/2019
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