Rien n’est plus préjudiciable à votre confiance et à votre estime de soi que d’être dans une relation émotionnellement abusive. Contrairement à l’abus physique qui se traduit par des explosions dramatiques et violentes, les abus émotionnels peuvent être plus insidieux et difficiles à évaluer.
Dans certains cas, ni l’agresseur ni la victime ne sont pleinement conscients que cela se produit. Vous pourriez penser que le scénario le plus évident d’abus émotionnel est une relation intime dans laquelle un homme est l’agresseur et la femme est la victime.
Cependant, de nombreuses d’études montrent que les hommes et les femmes abusent les un des autres à des niveaux égaux. En fait, des abus psychologiques peuvent se produire dans n’importe quelle relation – entre parents et enfants, entre amis, et entre proches.
Alors, qu’est-ce que l’abus psychologique ?
Il s’agit d’attaques verbales, de menaces, de harcèlement et de critiques constantes, ainsi que de tactiques plus subtiles comme l’intimidation, la honte et la manipulation.
L’abus émotionnel est utilisé pour contrôler et dominer l’autre, et très souvent, il se produit parce que l’agresseur a des blessures d’enfance et des insécurités qu’il n’a pas guéri.
Il n’a pas appris de mécanismes d’adaptation sains ou la manière d’avoir des relations positives et saines. Au lieu de cela, il se sent en colère, blessé, craintif et impuissant.
Les agresseurs, masculins et féminins, présentent souvent des troubles de la personnalité, y compris le trouble de la personnalité limite, le trouble de la personnalité narcissique et le trouble de la personnalité antisociale.
Souvent, la victime d’abus ne considère pas les mauvais traitements comme abusifs. Elle développe des mécanismes d’adaptation, de déni et de minimisation pour faire face au stress.
Mais les effets de l’abus psychologique à long terme peuvent entraîner des traumatismes émotionnels graves chez la victime, comme la dépression, l’anxiété et le syndrome de stress post-traumatique.
Si vous ne savez pas comment reconnaître ce comportement, voici 30 signes d’abus psychologique :
- L’agresseur vous humilie, vous dévalorise ou se moque de vous devant d’autres personnes.
- Il vous rabaisse régulièrement ou ignore vos opinions, idées, suggestions ou besoins.
- Il utilise des sarcasmes ou des « moqueries » pour vous rendre mal à l’aise ou vous faire croire que vous ne valez rien.
- Il vous accuse d’être « trop sensibles » pour minimiser ses remarques abusives.
- Il essaie de vous contrôler et de vous traiter comme un enfant.
- Il vous corrige ou vous punit pour votre comportement.
- Vous pensez avoir besoin de son autorisation pour prendre des décisions ou sortir.
- Il essaie de contrôler vos finances et de savoir comment vous dépensez votre argent.
- Il vous dénigre et dévalorise vos réalisations, vos espoirs et vos rêves.
- Il vous fait sentir qu’il a toujours raison et que vous avez toujours tort.
- Il porte sur vous un regard désapprobateur ou méprisant ou son langage corporel est menaçant.
- Il souligne régulièrement vos défauts, erreurs ou lacunes.
- Il vous accuse de choses qui ne sont pas vraies.
- Il a une incapacité à rire de lui-même et ne tolère pas que d’autres se moquent de lui.
- Il est intolérant à tout manque apparent de respect.
- Il s’invente des excuses pour justifier son comportement, rejette la faute sur les autres, mais a généralement du mal à demander pardon.
- À plusieurs reprises, il a dépassé les limites et ignoré vos besoins.
- Il vous reproche ses problèmes, ses difficultés dans la vie ou ses malheurs.
- Il vous donne des surnoms peu flatteurs, vous met des étiquettes désagréables ou fait des remarques tranchantes en permanence.
- Il est émotionnellement distant, ou émotionnellement indisponible la plupart du temps.
- Il recourt aux bouderies ou à la privation pour attirer l’attention ou obtenir ce qu’il veut.
- Il ne montre ni d’empathie, ni compassion à votre égard.
- Il joue la victime et tente de vous déconcerter plutôt que de prendre ses responsabilités.
- Il se désengage ou utilise la menace de l’abandon pour vous punir ou vous effrayer.
- Il ne semble pas se soucier de vos sentiments.
- Il vous considère comme une extension de lui-même plutôt que comme un individu à part entière.
- Il utilise le sexe comme moyen de manipuler et de contrôler.
- Il communique des informations personnelles à votre sujet à d’autres personnes.
- Il minimise ou nie ses comportements émotionnellement abusifs lorsqu’il y est confronté.
- Il fait des menaces subtiles ou des remarques négatives dans l’intention de vous effrayer ou de vous contrôler.
La première étape pour ceux qui sont maltraités émotionnellement est de reconnaître ce qu’il se passe. Si vous reconnaissez l’un des signes d’abus psychologique dans votre relation, vous devez être honnête avec vous-même afin de retrouver le pouvoir sur votre propre vie, faire cesser l’abus et commencer la guérison.
Pour ceux qui ont minimisé, nié et caché l’abus, cela peut être une première étape douloureuse et effrayante.
Le stress de l’abus émotionnel finira par vous rattraper sous forme de maladie, de traumatisme émotionnel, de dépression ou d’anxiété. Vous ne pouvez tout simplement pas lui permettre de continuer, même si cela signifie mettre fin à la relation.
Un psychologue ou un coach formé au traitement des relations abusives peut vous aider à faire le point sur vos peurs de terminer la relation et travailler avec vous pour reconstruire votre estime de soi.
Un agresseur émotionnel peut-il changer ?
Il est possible que l’agresseur désire profondément changer et reconnaisse ses modèles abusifs et les dégâts causés par eux.
Cependant, les comportements et les sentiments acquis sont très difficiles à changer. Les agresseurs ont tendance à profiter du pouvoir qu’ils ressentent grâce à l’abus émotionnel, et par conséquent, un très faible pourcentage d’agresseurs peut vraiment changer.
Selon Lundy Bancroft, auteur du livre « Pourquoi fait-il cela ? Dans l’esprit des hommes en colère et manipulateurs« , voici quelques changements qu’un abuseur doit faire pour commencer le changement :
- Admettre pleinement à ce qu’ils ont fait.
- Arrêter de faire des excuses et des remarques méchantes
- Faire amende honorable.
- Accepter la responsabilité et reconnaître que l’abus est un choix.
- Identifier les modèles de contrôle qu’ils utilisent.
- Identifier les attitudes qui entraînent leur abus.
- Accepter que surmonter l’abus soit un processus très long
- Ne pas se déclarer « guéri ».
- Ne pas demander de confiance pour les améliorations apportées.
- Assumer leurs erreurs et partager le pouvoir.
- Ne pas traiter les améliorations comme des moyens de justifier des actes occasionnels d’abus.
- Développer des comportements respectueux, gentils et favorables.
- Changer leur manière de répondre à la colère et aux griefs de leurs partenaires.
- Changer leur manière d’agir lors de conflits.
- Accepter les conséquences de leurs actions.
Si l’agresseur émotionnel dans votre relation n’est pas intéressé par le changement, et que vous n’êtes pas en mesure de quitter immédiatement la relation, voici quelques stratégies pour récupérer votre pouvoir et votre estime de soi à court terme :
Faites passer vos propres besoins en premier. Arrêtez de vous inquiéter de faire plaisir ou de protéger votre agresseur. Prenez soin de vous et de vos besoins, et laissez l’autre personne s’occuper d’elle-même seule – même si elle tente de vous manipuler et de contrôler votre comportement.
Définissez fermement certaines limites. Dites à votre agresseur qu’il ne peut plus vous hurler dessus, vous appeler par des surnoms méchants, être grossier envers vous, etc. Si un mauvais comportement se produit, faites-lui savoir que vous ne le tolérerez plus et quittez la pièce ou n’hésitez pas à vous installer chez un ami.
N’entrez plus dans son jeu. Si l’agresseur essaie d’entrer en conflit ou de remporter une dispute, n’entrez pas dans son jeu avec colère, n’essayez pas de lui expliquer ou de désamorcer la situation. Restez silencieux et partez.
Acceptez que vous ne puissiez pas le « réparer ». Vous ne pouvez pas faire changer cette personne ou faire votre chemin dans son cœur et son esprit. Il doit vouloir changer et reconnaître le caractère destructeur de son comportement et de ses mots. Vous ne vous sentirez que plus mal avec des « interventions » répétées.
Vous n’êtes pas à blâmer. Si vous vous êtes retrouvé dans une relation abusive pendant un certain temps, cela peut vous pousser à vous remettre en question. Vous commencez à sentir que quelque chose doit être mauvais en vous puisque cette personne vous traite si mal. Commencez par reconnaître que cela ne vient PAS DE VOUS. C’est la première étape vers la reconstruction de votre estime de soi.
Chercher de l’aide. Parlez à des amis de confiance et à votre famille ou à un conseiller de ce que vous traversez. Éloignez-vous de la personne abusive aussi souvent que possible et passez du temps avec ceux qui vous aiment et vous soutiennent. Ce système de soutien vous aidera à vous sentir moins seul et isolé pendant que vous luttez toujours contre votre agresseur.
Élaborer une échappatoire. Vous ne pouvez pas rester dans une relation émotionnellement abusive indéfiniment. Si vos finances ou des enfants ou toute autre raison valable vous empêche de partir, élaborez un plan pour partir le plus tôt possible. Commencez à économiser de l’argent, à rechercher un nouveau lieu de vie, ou à planifier le divorce si nécessaire pour que vous puissiez retrouver le contrôle de votre vie.
L’abus émotionnel est une forme de lavage de cerveau qui érode lentement l’estime de soi, la sécurité et la confiance de la victime en elle-même et en d’autres.
À bien des égards, il est plus nuisible que l’abus physique, car il désintègre lentement le sens de soi et la valeur personnelle.
Cela réduit votre être essentiel, ce qui peut créer des cicatrices psychologiques et des souffrances émotionnelles.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Violence_psychologique