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CES JEUNES QUI PRENNENT DU VIAGRA POUR SE RASSURER

 

 

Ces jeunes qui prennent du Viagra pour se rassurer

Ces jeunes qui prennent du Viagra pour se rassurer

Les jeunes Américains seraient environ 8% à prendre des médicaments facilitateurs de l'érection selon une étude américaine. Les experts s'inquiètent du risque de dépendance psychologique.

C'est presque un sujet tabou: des hommes d'une vingtaine d'années qui prennent des facilitateurs d'érection type Viagra, Levitra, Cialis. Pourtant, selon une étude menée auprès d'un échantillon représentatif de 1207 jeunes Américains sexuellement actifs, ils sont 2% à en prendre sur prescription médicale et… 6% à le faire de leur propre chef. Les sexologues parlent d'utilisation «récréative», un terme faussement rassurant, comme on va le voir. Deux psychologues de l'université du Texas, les Prs Christopher Harte et Cindy Meston, se sont en effet penchés sur les motivations de ces utilisateurs, âgés en moyenne de 22 ans. Leur publication est parue en ligne dans la revue Journal of Sexual Medicine .

Première surprise, les utilisateurs «récréatifs», même quand ils ne prennent pas de médicament, ont un profil érectile similaire aux autres. Donc une qualité de l'érection «normale». Ils n'ont pas non plus de différence concernant les paramètres d'orgasme, de désir sexuel ou de satisfaction liée à la pénétration. Autrement dit, s'ils décident d'avaler un petit comprimé, ça n'a rien à voir avec des raisons tangibles. Mais alors pourquoi?

Des attentes irréalistes

Avant tout, un problème de confiance. En dépit d'une érection identique à celle des hommes du même âge, les jeunes utilisateurs présentent effectivement une confiance en leur érection «étrangement basse» selon les psychologues. Aussi basse, en fait, que celle des 2% pour qui un médecin a jugé nécessaire de donner un facilitateur de l'érection.

Selon Harte et Meston, le risque est que ces jeunes utilisateurs développent des attentes irréalistes par rapport à leur érection: «les conduisant à expérimenter comme érection “idéal” une érection qui est sensiblement plus ferme et plus prolongée grâce au médicament». La conséquence: «Cela peut générer des idées et des attentes déraisonnables vis-à-vis des performances érectiles, ce qui, en retour, peut conduire à déformer la perception des érections sans médicaments comme sous-optimales, eu égard au nouveau standard qu'ils ont intégré.» Des érections «chimiquement assistées» qui deviennent la norme, il y a là de quoi s'inquiéter.

Une vision génératrice de troubles de l'érection

Un risque anxiogène qui guette d'ailleurs les consommateurs de pornographie à qui l'on impose déjà, non seulement des formats virils impressionnants, mais aussi des érections fermes et prolongées qui doivent plus au montage qu'à la réalité des fluctuations normales de l'érection. Pourquoi continuer à faire croire aux jeunes hommes que la nature de l'érection est d'être facile, spontanée, durable, comme à l'adolescence ou dans le X, au lieu de leur expliquer qu'elle peut être capricieuse, parfois absente en dépit d'un désir réel et d'une excitation adaptée? Qu'elle peut aussi revenir après une éclipse et, surtout, qu'elle n'est pas indispensable à un échange intime agréable, excitant et satisfaisant dès lors que l'on ne reste pas focalisé sur la seule pénétration?

L'étude de Harte et Meston met en évidence la prédominance du modèle lié à la «performance» de l'acte sexuel dans l'esprit de certains jeunes hommes. Le résultat pourrait être de les enfermer dans un schéma d'exigences intenables et finalement lui-même générateur de troubles de l'érection. Un risque d'autant plus grand, selon les auteurs de l'étude, que les utilisateurs récréatifs de facilitateurs d'érection sont peut-être déjà à la base ceux qui ont un profil inquiet prédisposés à devenir «accros» à leur pilule.

D'ailleurs, au-delà des utilisateurs récréatifs, personne ne s'est non plus demandé s'il était légitime de prescrire ces médicaments à des hommes jeunes sans pathologie érectile avérée autre qu'une anxiété importante. Depuis l'arrivée du Viagra en 1998, la question de la place de l'érection dans le rapport intime n'a jamais été évoquée que pour en glorifier la version rigide, quasi surhumaine. Il est peut-être temps d'accepter un peu plus de souplesse. Une érection plus humaine en somme.

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10/11/2019
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