EDUCATION SEXUELLE
Education sexuelle
1. Qu’est-ce que c’est ?
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Il est habituel de dire qu’après les stades prégénitaux de la petite enfance décrits par Freud l’enfant entre dans une période où il se désintéresse de la sexualité (phase de latence) mais il n’en reste pas moins que l’enfant continue d’observer la façon dont interagissent ses parents et à découvrir, à travers les médias et les discussions avec d’autres enfants, de nombreux messages qui forment les fondations de sa sexualité adulte :
- place et expression des sentiments,
- relations de genre et de pouvoir dans le couple,
- acceptabilité ou rejet des certains comportements par ses éducateurs,
- estime de soi et image du corps, interdits autour de la masturbation, conception de la masculinité et de la féminité, etc.
Tout ceci se met en place bien avant le premier baiser sexuel (avec la langue) décrit par les sociologues puisque l’âge médian de celui-ci est de 13,6 ans pour les hommes et 14,1 ans pour les femmes, selon la dernière grande enquête nationale INSERM-INED-ANRS sur la sexualité des Français en 2006.
A 15-16 ans, une majorité de jeunes s’estime bien informés sur la puberté, la contraception, la découverte du corps mais reste fortement intéressée par des informations sur l’éducation sexuelle et affective : le premier rapport sexuel, la contraception, les risques d’infection sexuellement transmissibles (IST), connaître une personne à qui se confier en cas de problème, etc.
L’éducation sexuelle doit fournir aux jeunes des connaissances fiables sur la sexualité, renforcer leur capacité à prendre des décisions responsables, leur permettre d’explorer et définir leurs propres valeurs, et leur fournir un modèle sain de comportement sexuel.
2. Comment cela se passe t il ?
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Les sociologues situent une coupure entre les générations nées avant 1950 qui disent avoir été mal informées (voire pas du tout) sur la sexualité et les générations suivantes mieux informées.
La loi Neuwirth (loi n° 67-1176 du 28 décembre 1967 relative à la régulation des naissances et abrogeant les articles L. 648 et L. 649 du Code de la santé publique) qui a autorisé l’utilisation de la pilule a évidemment favorisé cette évolution et surtout, la contraception a permis de dissocier la fonction reproductive de l’activité sexuelle.
C’est aussi dans les années 1970 que s’est développée une certaine médicalisation de l’argumentation éducative aux dépens de l’affirmation explicite de principes moraux.
On cherche toujours à retarder les rapports sexuels de l’adolescent, remarque le sociologue Alain Giami, mais désormais au nom de l’immaturité psychosexuelle. C’est d’ailleurs l’argument avancé par de nombreux adultes qui continuent de désapprouver la sexualité des adolescents même si l’âge médian du premier rapport sexuel avec pénétration est de facto, en France, de 17,6 ans pour les filles et 17,2 ans pour les garçons(nés en 1986-1987). Il est vrai que la maturité physique acquise avec la puberté ne dit rien de la maturité psychologique et que d’autres paramètres, comme par exemple la valorisation de la virginité (désormais peu influente en France, selon les sociologues de l’enquête INSERM-INED-ANRS, à l’exception des femmes musulmanes pour qui la virginité au mariage demeure valorisée) doivent être pris en compte.
A l’école, l’information sur les aspects biologiques de la sexualité est devenue obligatoire avec la circulaire Fontanet (23 juillet 1973) qui en a fixé les grandes lignes. Depuis 2001, les enfants doivent bénéficier de trois séances d’éducation sexuelle par an du primaire aulycée (loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l’interruption de grossesse et à la contraception) et les objectifs de l’éducation sexuelle à l’école ont été redéfinis en 2003 (circulaire n° 2003-027 du 17 février 2003 : L’éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées).
Mais l’éducation sexuelle à l’école reste essentiellement focalisée sur la contraception et les infections sexuellement transmissibles et lorsque les thématiques sont élargies, il s’agit avant tout d’évoquer les dangers de la sexualité mais rarement ce qui sous-tend une sexualité saine et épanouissante. De plus, une enquête réalisée en 2007 auprès d’adolescents de classes de 3e en Maine-et-Loire montrait que l’éducation sexuelle demeurait trop rare, bien loin de la fréquence légale et fréquemment inadaptée aux attentes des jeunes. Néanmoins, dans cette enquête qui portait sur un petit échantillon, une majorité de jeunes avait déjà parlé de sexualité avec parents ou amis et deux adolescents sur trois ne ressentaient pas le besoin d’en parler à quelqu’un.
En pratique, les parents comme les pairs ne sont pas tous à l’aise pour parler de sexualité avec leurs enfants et certains renforcent souvent la pression normative hétérosexuelle et les stéréotypes sur la virilité et la féminité. L’accent est souvent mis sur la protection contre les grossesses et les IST (Infections sexuellement transmissibles) et beaucoup d’éducateurs ont encore la crainte de paraître intrusif en évoquant la notion de plaisir liée à la sexualité.
L’ambivalence est particulièrement forte pour les filles dont l’excitation sexuelle est soumise à des interdits éducatifs et socioculturels souvent plus fort que chez le garçon, tant sur la masturbation que vis-à-vis de la réputation. Car si les hommes sont socialisés pour initier et orchestrer le rapport sexuel, les femmes, elles sont socialisées pour être plus ambivalentes, devant à la fois préserver leur réputation et répondre aux besoins sexuels de l’homme. Il existe par ailleurs un double standard social qui accorde aux hommes une liberté sexuelle plus grande qu’aux femmes.
3. Qu’est-ce que je ressens ?
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Le plus souvent, les parents posent les premières notions d’intimité, de pudeur, et précisent ce qui ne se fait pas ou ne se dit pas, du corps en général et du sexe en particulier, en société. Qu’elle soit ou non source de culpabilité, d’inquiétude ou d’angoisse, la curiosité sexuelle est universelle.
Envisager la sexualité implique, dans un premier temps, la relation au corps et l’établissement d’un territoire intime et personnel ne serait-ce que dans la pratique de la masturbation (universelle chez le garçon, souvent réprimée chez la fille), puis dans un deuxième temps, l’intégration fréquente des sentiments dans une activité, physique par essence, relationnelle par nature. La place des sentiments amoureux dans la relation sexuelle n’est d’ailleurs pas si évidente. D’une part, l’enquête sur la sexualité des Français, montre qu’un nombre non négligeable (une femme sur quatre et un homme sur deux) estime que l’on peut avoir des rapports sexuels sans forcément s’aimer et, d’autre part, les études réalisées chez des Américains de 12-21 ans sexuellement actifs montrent qu’il est arrivé pour 75 % d’entre eux d’avoir des rapports sexuels qu’ils ne qualifieraient pas de romantiques avec un(e) partenaire occasionnel(le) au cours de l’année écoulée.
Les jeunes d’aujourd’hui sont plutôt surinformés sur la sexualité. La multiplication des sources d’informations est évidente. Alors que les gens âgés de plus de 60 ans citent en moyenne deux sources, les jeunes de 18-24 ans en citent quatre (Enquête INSERM-INED-ANRS 2006). Surinformé ne signifie pas pour autant « bien informé » et les effets négatifs de l’exposition précoce à du matériel pornographique (en particulier sur Internet) ont, par exemple, été décrits. La pornographie entretient, en effet, l’idée d’une sexualité centrée sur la performance et laissant peu de place à l’humanité profonde de la relation intime. Le corps y est transformé en objet sexuel, la disponibilité sexuelle implicite et jamais négociable, la violence souvent banalisée et des pratiques inhabituelles voire extrêmes présentées comme faisant partie de la sexualité de base du couple. Plus complexe encore, le fait que cette exposition à du matériel sexuellement explicite puisse être source à la fois d’excitation et de rejet, confronte l’adolescent à une ambivalence émotionnelle.
L’éducation sexuelle porte ce paradoxe d’être à la fois le vecteur d’une conception normative de la masculinité et de la féminité (dont les éducateurs n’ont pas toujours conscience), tout en visant à apprendre à l’adolescent à reconnaître et pouvoir affirmer son identité et son orientation sexuelle.
Une pression sociale forte s’exerce sur la fille pour préserver le plus longtemps possible sa virginité ou, tout du moins, la réserver pour une relation amoureuse sérieuse. Il est donc habituel de se poser la question du moment idéal de « passage à l’acte » et l’on sait que la pression du partenaire (souvent soumis à l’injonction sociale contraire de perdre au plus tôt son pucelage !) peut être forte. L’éducation sexuelle bien menée permet justement à la fille, comme au garçon, de savoir résister à la pression extérieure pour trouver le moment où l’on est prêt à s’engager dans une sexualité relationnelle.
La réputation d’une fille peut être rapidement mise à mal avec des conséquences psychologiques lourdes pour les plus fragiles. Il faut d’ailleurs élargir aux pratiques sexuelles non pénétratives (caresses génitales, masturbation active ou réceptive, sexualité orale) la notion de maturité psychologique et émotionnelle suffisante. L’éducation sexuelle ne vise pas à les proscrire par principe mais à en faire des actes qui doivent être envisagés le cas échéant dans leurs conséquences et avec les mêmes exigences que l’acte sexuel « complet ».
L’adolescent doit comprendre le caractère profondément engageant des actes sexuels (en dépit de la banalisation médiatique fréquente de ceux-ci). Que ce soit pour l’estime de soi, l’image du corps ou ses relations avec les autres (parents, groupes d’amis, etc.). Par exemple, accepter de faire des photos intimes est particulièrement dangereux (a fortiori à visage découvert) étant donné leur caractère durable, l’immaturité de certains partenaires (qui les diffusent sans mesurer la gravité de leur acte ou avec intention de nuire) et la brièveté de l’immense majorité des premières relations sexuelles.
4. Qu’est-ce qu’une relation sexuelle saine ?
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Dans le cas contraire et/ou à défaut de partenaire ou de circonstances favorables, on doit considérer les vertus de l’abstinence. Dès 1995, la Commission nationale pour la santé sexuelle des adolescents américains rappelait que l’engagement dans la sexualité de couple nécessite de la part des deux partenaires une conception saine de l’intimité sexuelle, c’est-à-dire, que la relation soit :
- consensuelle :
- honnête ;
- n’exploitant pas l’autre ;
- agréable ;
- protégée contre les grossesses non désirées et les IST en cas de rapport sexuel avec pénétration.
L’éducation sexuelle doit donc permettre de comprendre ce qui se joue pour soi, pour l’autre et pour le couple, dans l’intimité sexuelle afin d’en garder la maîtrise. Elle doit permettre d’être capable de poser ses limites et de savoir résister à l’éventuelle pression sociale, des amis, des médias et… du partenaire.
C’est pourquoi les partenaires amoureux et/ou sexuels doivent admettre que les filles et les garçons ont les mêmes droits et les mêmes responsabilités dans la relation amoureuse et sexuelle ; ils doivent être capables de discerner l’amour et l’attirance sexuelle, de dire (et accepter) l’éventuel désir de ne pas s’engager dans des actes sexuels ou dans certaines pratiques sexuelles.
5. Ce qu'il manque ?
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Si des questions comme l’orientation sexuelle, les abus ou la violence sexuelle, la perturbation des processus de décision sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue, sont désormais abordées dans l’éducation à la sexualité (dont le cœur reste la contraception et les IST), les jeunes sont encore souvent livrés à eux-mêmes en raison du silence qui règne encore sur certains sujets :
- le plaisir sexuel, la sexualité sans sentiments,
- le modèle irréaliste de la sexualité véhiculée par la pornographie,
- les difficultés sexuelles (vaginisme, dyspareunie, anorgasmie, dysfonction érectile, éjaculation précoce…),
- les comportements inhabituels (sexualité précoce, masturbation compulsive, consommation addictive de la pornographie, fantasmes « extrêmes » ou jugés comme tel par l’adolescent),
- la persistance des différences hommes/femmes dans les représentations sur la sexualité (par exemple, dans l’enquête 2006 sur la sexualité des Français, 73 % des femmes et 59 % des hommes adhéraient à l’idée que « par nature, les hommes ont plus de besoins sexuels que les femmes »), les trois composantes normatives que sont l’hétérosexualité, la monogamie et le primat de la pénétration.
Il reste à se dégager du mythe – indirectement renforcée par l’accent mis sur les aspects biologiques (contraception, infections) – d’une sexualité qui serait idéalement « naturelle et spontanée » pour aborder la question des influences socio-culturelles qui s’immiscent inévitablement dans la sexualité.
Selon les sociologues américains de l’école de Chicago, on est beaucoup plus proche, dans l’acte sexuel, d’une conduite sexuelle socialement construite que d’un comportement sexuel biologiquement déterminé.
Cette approche permet de concevoir comment les scénarii sexuels d’un couple donné sont guidés par les conventions mutuellement partagées par les partenaires au-delà du réductionnisme biologique.
Education sexuelle6. Références :
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