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Les mythes qui entourent la sexualité et les rapports sexuels persistent. Plus ou moins croustillants, ils influent notre vie sexuelle et nous induisent bien souvent en erreur. Et n'allez pas croire que ces légendes apparaissent avec l'adolescence et son pic d'hormones. Cela s'opère dès l'enfance, comme l'illustre la sexothérapeute Marie-Line Urbain : «On raconte aux enfants qu'ils viennent des choux ou d'une cigogne. En quoi ces images sont plus "naturelles" qu'un homme et une femme qui s'aiment et qui font l'amour ?» Passage en revue des croyances les plus courantes.
La taille du pénis détermine le plaisir féminin
Voilà une question qui taraude les esprits féminins et masculins du monde entier. Verdict : «le vagin est élastique et s'adapte donc au pénis du partenaire. Le plaisir vaginal se crée avec une pression et un frottement du clitoris interne, tous les hommes sont capables de faire cela», explique la sexothérapeute. Plus la peine d'avoir recours à des unités de mesure en tout genre. L'exception qui confirme la règle est le micropénis (moins de 7 cm en érection, environ)... Sensation non garantie.
Un couple épanoui fait régulièrement l'amour
Certes, les rapports sexuels font partie de l'équilibre d'une relation sentimentale. Toutefois, les choses ne sont pas aussi binaires. «Il existe ce fantasme qui est de croire que le désir sexuel doit durer toujours. Mais certains couples n'ont pratiquement jamais de rapports et sont très heureux», remarque la professionnelle. L'essentiel est que les deux partenaires soient satisfaits. Et pour cela, nul besoin de participer à la course à la performance horizontale.
Les hommes ont des orgasmes à chaque rapport
Malheureusement pour eux, ce n'est pas le cas. «Certains hommes ne vont même jamais jusqu'à l'éjaculation», certifie Marie-Line Urbain. Ils ne sont donc pas mieux lotis que les femmes. Pour atteindre ces sommets d'extase, ils doivent eux aussi, être dans un certain état d'esprit. «J'ai pour habitude de dire qu'un orgasme ne se donne pas, il se prend. Cela requiert un grand lâcher prise, y compris pour les hommes», renseigne-t-elle.
Plus le rapport dure, mieux c'est
Cela dépend du partenaire, nous direz-vous. Mais pas seulement. «Il n'y a pas de bonne durée. Certaines femmes préfèrent même que cela ne s'éternise pas, surtout si elles n'éprouvent pas beaucoup de plaisir durant la pénétration», précise Marie-Line Urbain. Sans oublier que les corps des deux partenaires peuvent aussi se lasser. Des douleurs ou une lubrification moins bonne peuvent apparaître. La sexothérapeute termine de tordre le cou à ce mythe : «le (la) bon(ne) amant(e) est celle ou celui qui sait s'adapter à l'autre». Être attentif à la façon dont l'autre prend du plaisir est essentiel.
La ménopause signe l'arrêt de la libido
Non, ces changements hormonaux et physiologiques ne vous mettent pas forcément sur le banc de touche. Tout dépend de la façon dont la ménopause est vécue. «Il faut voir ce moment comme un passage libérateur. Souvent, les enfants sont partis de la maison et il n'y a plus de soucis de contraception. Tous les feux sont au vert pour faire l'amour», signale Marie-Line Urbain. Certes, il peut y avoir un manque de lubrification, mais cela ne met pas un terme au plaisir sexuel.
Le désir masculin est plus mécanique que celui de la femme
Encore une fois, raté. «Le premier organe sexuel est le cerveau. Il détecte un stimulus, qui enclenche une réaction physique chez l'homme. L'érection de l'homme se fait plus rapidement que la lubrification de la femme», affirme la professionnelle. C'est pour cela que les hommes ressentent de l'excitation avant leur partenaire. Ce lâcher prise s'explique aussi de façon plus sociétale : «Les hommes sont aussi plus attentifs à leurs désirs sexuels et ne sont pas bridés par des tabous qui peuvent emprisonner certaines femmes», souligne la sexothérapeute.
Les femmes sont clitoridiennes ou vaginales
«C'est l'une des grandes erreurs de base. Certes, le plaisir n'est pas stimulé au même endroit, toutefois, il s'agit du même organe : le clitoris. Rappelons que ce dernier est externe et interne», renseigne Marie-Line Urbain. Certaines femmes peuvent jouir de façon clitoridienne et vaginale. «Il existe même une troisième option avec le plaisir anal. Le plaisir sexuel n'est pas aussi binaire», ajoute-t-elle.
Il existe des femmes fontaines
Les connaissances à ce sujet sont assez nébuleuses. «On ne sait pas bien d'où vient ce liquide», confie la professionnelle. Tout ce que l'on sait c'est que le phénomène n'est pas inné. «Cela peut apparaître à n'importe quel âge, à n'importe quel rapport et ce n'est pas systématique», indique Marie-Line Urbain. Cependant, ces éjaculations féminines touchent généralement des femmes libérées sexuellement et ayant une bonne connaissance de leur corps. «C'est l'expression d'un lâcher prise ultime», complète la sexothérapeute.