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JAI ETE UN HOMME BATTU

 

 

 

https://www.grazia.fr/lifestyle/psycho-sexo/j-ai-ete-un-homme-battu-482514

 

 

 

 

L'anniversaire d'un produit culte, un soin révolutionnaire... Voici le Petit Journal de la Beauté #14
 

"J'ai été un homme battu"

 

Le jour où Nicolas a voulu reprendre sa liberté, c'est le poing de Kate qu'il a pris en pleine face... Être battu par sa femme : cauchemar quasi inavouable! Surtout quand les statistiques des violences conjugales font de vous une aberration.

 

"Mou du genou", un surnom qui me suit depuis l’adolescence…et que j’ai fini par assumer. Dix ans de divan n’y ont rien changé. J’ai un côté nonchalant neurasthénique qui, pour certaines, n’est pas sans charme. Les femmes dominantes qui aiment les hommes doux sont beaucoup plus fréquentes qu’on ne le croit. J’ai rencontré Kate chez un copain et j’ai eu le béguin dans les dix secondes. Une brune à la silhouette athlétique, chef d’entreprise. La classe! Mon pote m’avait prévenu: «Elle va te bouffer tout cru!» Il faut croire que, sous mes airs mollassons, j’aime bien les challenges car c’est moi qui ai pris les devants ce soir-là. Je lui ai fait le coup du dernier verre… Le week-end qui a suivi, nous sommes partis en Normandie, dans son Audi sportive, et trois semaines après, j’emménageais chez elle. Kate occupait un charmant appart, à la propreté impeccable, avec Paul, son petit garçon. Notre relation fut tout de suite très chaude, très sexe. Est-ce ses origines anglosaxonnes? Kate est une femme vraiment libérée. C’est elle qui décidait où et comment je devais la toucher, quand et comment elle devait jouir. Excitant. Grisant, même. Notre couple atypique étonnait mes amis. A l’époque, je vivotais de quelques commandes de bouquins pratiques, genre La Vie des éléphants. Kate ramenait l’essentiel de l’argent. Je devenais cette espèce discrète: l’homme à la maison. J’allais chercher Paul à l’école, je faisais les courses. Je me désocialisais doucement. Kate programmait nos dîners, nos sorties, nos vacances: je suivais sans rechigner. J’aimais a regarder s’enflammer sur n’importe quelle question d’actu, taper du poing quand elle n’était pas d’accord, devenir le leader naturel des tablées, alors que je me contentais de rire à ses blagues en sirotant mon vin…

 

Avec le recul, je réalise que, pendant cinq ans, c’est elle qui a pris toutes les décisions du couple. 

 

Et que j’ai suivi, sans m’opposer. L’appart qu’on a acheté? C’est elle qui l’a dégoté, elle qui a convaincu le banquier. La demande en mariage? Voyant que je ne me décidais pas, elle s’est offert une bague de fiançailles et m’a mis devant le fait accompli: tu m’épouses ou je te quitte. Je l’aimais, je l’ai épousée. Même Elsa, notre petite fille de 2 ans, que je chéris, est née d’une décision unilatérale. Ma chère et tendre avait arrêté la pilule sans me le dire… Et puis, ça s’est gâté. Kate est devenue nerveuse, ses affaires marchaient moins bien, elle rentrait tard, épuisée. Je sais aussi qu’elle m’a trompé. Elle a eu une histoire avec un type qui la traitait mal. Elle en était folle. J’ai trouvé ses mails, mais je n’ai rien dit. Elle, si fine à notre rencontre, s’est mise à grossir sous le coup du stress. De mon côté, je me beaufisais gentiment. Je ne quittais plus mon jean informe. Nos relations sexuelles étaient toujours fréquentes, mais de sa part, de plus en plus violentes et mécaniques. Après, elle s’endormait comme une masse. Il y a eu une première alerte, que je n’aurais pas dû laisser passer. Un soir, comme tant d’autres, Kate était restée dîner dehors et j’avais fait manger les petits. Quelques bières devant la télé, puis je suis allé me coucher. Je dormais profondément quand j’ai reçu un énorme coup sur la tête. La panique qui vous saisit quand une douleur inexpliquée vous réveille en sursaut est indescriptible. J’ai émergé, comateux, et ce que j’ai vu m’a horrifié: Kate était devant moi, en train de hurler, la face rouge et brillante. Elle tenait à la main la poêle à frire avec laquelle elle venait de me frapper. «Tu as encore salopé le plan de travail, connard!», a-t-elle hurlé. Elle m’a traîné moitié nu à la cuisine où j’ai aperçu une tache d’huile, oubliée sur le plan de travail (je reconnais que j’ai tendance à être bordélique, mais surtout, je suis myope…). Heureusement, ses cris avaient réveillé les enfants. Cette nuit-là, les pleurs d’Elsa m’ont sauvé d’une plus sévère dérouillée. C’est alors qu’elle a commencé à prendre l’habitude de me bousculer, me pousser, m’insulter pour un oui ou pour un non (quand je ne branchais pas le bon programme radio dans la voiture, quand la coupe de cheveux de Paul était ratée…).

 

Ça s’est dégradé quand j’ai eu une proposition de travail sérieuse.

 

Plus jeune, j’avais écrit un roman, et il se trouve qu’un producteur s’en était entiché. C’est un bon pote à moi qui avait fait le go-between et il me proposait de m’atteler au scénario avec lui, pendant un ou deux mois en Grèce. Ce producteur était mon premier rendez-vous prometteur depuis des années. Cela s’était vraiment bien passé, et je rentrais à la maison entre euphorie et angoisse. Pourquoi avais-je le ventre noué, alors que j’étais porteur d’une bonne nouvelle? Au dîner, j’ai parlé à Kate du projet. Son visage s’est durci. «Comment tu peux me faire ça?», m’a-t-elle lancé. Je sentais les larmes monter dans mes yeux, de tristesse et de rage. Elle était jalouse! Jalouse que je m’en sorte. Depuis cinq ans, je me transformais peu à peu en larve. La chance arrivait enfin, et tout ce qu’elle trouvait à faire, c’était de… me lancer son verre d’eau à la figure. «Saloperie! Je t’entretiens depuis des années et tu veux te casser!» J’ai voulu protester mais elle était hystérique. Elle a balancé le repas à terre, puis a entrepris de me frapper avec un tabouret. J’essayais de me protéger avec les mains, je reculais, elle avançait, toujours en hurlant. Dans la bagarre, sa bague m’a sérieusement égratigné l’arcade sourcilière, le sang s’est mis à couler. Ça l’a arrêtée.

 

Le lendemain, elle était redevenue une lionne au regard décidé. 

 

«Si tu pars en Grèce, je te quitte, et tu ne verras plus les enfants.» J’avais cru que cette soirée violente n’était qu’un mauvais rêve, le cauchemar ne faisait que commencer. Chaque fois que j’essayais de rediscuter du sujet, elle sortait de ses gonds. Un matin, elle m’a ébouillanté avec une tasse de thé brûlante. J’ai mis des semaines à cicatriser. Pourquoi je ne répondais pas à ses coups? La question me taraude encore. D’abord, il y a la surprise. Ensuite, la culpabilité. Une immense fatigue, l’envie de pleurer. Si elle me battait (j’ai mis longtemps avant de pouvoir employer ce mot), c’est qu’il y avait une raison. J’avais voulu partir loin, je méritais son courroux. Et puis la peur, sans doute. Comment peut-on avoir peur de sa femme? Je perdais toute estime de moi. Le plus dur, c’était de ne pouvoir me confier à personne. La solitude de «l’homme battu» est terrible. Comment dire à des potes autour d’une bière : «Ah, au fait, ce cocard, c’est ma femme qui me l’a fait» ou encore «Ma côte fêlée, c’est pas au rugby que ça s’est passé, mais dans la cuisine». Je l’ai fermé. J’ai renoncé à la Grèce, au film, à tout. Mais j’ai compris qu’il fallait que cela s’arrête. Je ne reverrais peut-être plus les enfants, mais si ça continuait, j’allais me foutre en l’air de toute façon. Je me suis installé chez une vieille amie. J’ai pris un avocat et j’ai demandé le divorce. J’aurais pu charger Kate, mais porter publiquement l’étiquette d’homme battu, c’était trop pour moi.

 



10/06/2021
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